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Pilote d’essai: Reign

Pilote d’essai: Reign
Marine Di Meglio

Nouvelle venue dans l’écurie de la CW, Reign est un drame historique qui ne dépare pas pour autant de la ligne directrice de la chaîne. Jeune, sexy et divertissante, il est évident dès les premières minutes que cette série est bel et bien un produit estampillé CW, et il ne faut pas voir en elle plus qu’elle n’est. Non, ce n’est pas The Tudors ou même Camelot mais ce n’est pas ce qu’elle ambitionne non plus et ce côté léger a un avantage: éviter la lourdeur qui embourbe parfois les séries historiques.

Dans cette série, on suit donc l’arrivée à la cour de France, au milieu du XVIe siècle, de Marie Stuart, reine d’Ecosse âgée d’à peine 15 ans, qui doit y épouser le futur roi de France François II. Accompagnée de ses quatre meilleures amies venues d’Ecosse, elle découvre très vite que les complots fourmillent à la cour et alors qu’elle croyait être en sûreté, elle se rend compte que sa vie est constamment en danger.

Certes c’est sexy, jeune et plutôt dynamique mais il ne faut pas espérer avoir un cours d’histoire avec cette série. Pour l’instant, la série traite les faits historiques d’une manière assez rapide, pour se concentrer plutôt sur ce qui est si cher à la CW, les troubles adolescents. Et c’est bien de ça que j’ai peur en voyant cette série, qu’elle n’utilise son cadre historique que comme un prétexte pour nous servir le drama adolescent habituel, les couronnes et robes de bal en plus. En effet, malgré l’époque, le ton est résolument contemporain. Espérons juste qu’ils ne vont pas nous faire comme avec The Carrie’s Diaries où les années 80 n’ont eu d’autre effet que de montrer à l’écran un nombre résolument élevé de vestes à épaulettes. Mais même si l’histoire avec un grand H est laissée à l’arrière-plan, l’épisode m’a tout de même donné envie d’aller me renseigner un peu plus sur les personnages portés à l’écran. Vulgariser l’histoire de cette manière, comme l’ont fait d’autres séries avant elle, est aussi un bon moyen selon moi d’intéresser le public et de le pousser à chercher plus d’informations.

Malgré tout le premier épisode n’est pas rébarbatif à regarder non plus. Si l’on est pas récalcitrant aux séries mettant en scène des adolescents et que l’on oublie toute envie de voir à l’écran les faits historiques retransmis d’une manière réaliste, on peut être à même de l’apprécier. La mise en scène est plutôt bien faite, même si on peut lui reprocher d’être assez lisse, comme beaucoup de séries CW. Elle a des qualités, les décors et costumes sont plutôt soignés malgré une tendance à vouloir les moderniser (voir la scène de préparation des jeunes filles et les robes du mariage) et les scènes s’enchaînent sans temps morts, en tout cas je ne me suis pas ennuyée. On y retrouve les éléments habituels des séries adolescentes, triangles amoureux, pulsions sexuelles, trahisons amicales, robes sexy et visages sans défauts… le tout malheureusement enrobé comme d’habitude par une musique omniprésente qui m’a agacée encore plus que dans les autres séries made in CW, m’empêchant parfois même d’apprécier certaines scènes.

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Parlons maintenant des personnages, pour l’instant à part certains ils sont assez monolithiques dans leur traitement. Tout d’abord l’héroïne, Marie, tragique et innocente, digne d’une Elena Gilbert. Heureusement elle semble plus combative que celle-ci, après tout elle est une reine donc tout espoir n’est pas perdu pour elle. Dès ce premier épisode son cœur est tiraillé entre 2 frères (comme une certaine Elena d’ailleurs), son futur époux François oscillant entre innocence et manipulation qui assouvit ses besoins d’adolescent dans les bras d’une courtisane et le demi-frère bâtard de celui-ci Sebastian, mystérieux et séduisant, qu’on voit peu dans l’épisode mais qui est peut-être le personnage le plus intriguant pour l’instant. Le roi Henri II quant à lui est pour l’instant une caricature qui ne pense qu’à ses pulsions sexuelles au point d’oublier sa maitresse officielle pour exercer son droit de cuissage au détour d’un couloir sur l’une des amie de Marie, elle-même en pleine pause masturbation (scène censurée en partie par la chaine juste avant la diffusion). Quand à la reine Catherine de Médicis c’est la figure conspiratrice et machiavélique (sans grande subtilité pour l’instant) de la série dont la cible n’est autre que Marie suite à la prédiction d’un certain Nostradamus. Pour finir il y a les quatre amies de Marie qui sont plus que transparentes et interchangeables même si deux d’entre elles ont été mises en avant dans cet épisode.

Rajoutons à cela une petite touche de surnaturel (bien moins importante qu’elle ne semblait l’être dans la bande-annonce Dieu merci !) avec une forêt inquiétante et interdite et une personne mystérieuse (un esprit ?) qui veille sur Marie. Cela me semble assez logique vu qu’à l’époque la croyance dans le surnaturel était très répandue, donc tant que cela reste subtil comme dans cet épisode, pourquoi pas ? Ca peut-être intéressant.

Reign

En conclusion, Reign remplit bien le contrat qu’elle s’était fixée. Certes ce n’est pas une série dont on parlera dans les décennies à venir et elle préfère s’intéresser plutôt à la petite histoire dans la grande qu’à l’histoire avec un grand H. Mais étant plutôt friande des séries d’époque et, je l’avoue, des soap adolescents, je pense que cette petite série légère et sans prise de tête risque de devenir mon plaisir coupable de la saison.

Crédits: © CBS Television Studios

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Reign CW Reign season 1