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Graceland, la série sous couverture

Christophe Brico

La review

LA SERIE
6
LE SCENARIO
5
LE CASTING
7
6

ENCOURAGEANTE

Une série qui se cherche encore, mais dont les développements sont encourageants.

Seconde série crée par Jeff Eastin (White Collar / FBI : Agents très spéciaux), Graceland nous raconte l’historie d’un groupe d’agents de divers services de police – FBI, DEA, et Douanes – vivant ensemble sous couverture dans la même maison – appelée “Graceland” (Ndlr : nom du ranch d’Elvis Presley) – et travaillant collectivement à faire tomber les grands réseaux de trafic de drogue. La série démarre avec l’arrivée dans la maison de l’agent Mike Warren (Aaron Tveit), jeune agent brillant du FBI fraîchement diplômé de Quantico. Bien qu’il soit sorti major de sa promo et ait demandé à être affecté à Washington, il se retrouve muté dans “Graceland”, sous l’autorité du légendaire Paul Briggs (Daniel Sunjata).

Graceland

Graceland c’est avant tout un cocktail fabriqué pour fonctionner. Soleil et plage en décors, belles personnes au casting, image propre et lumineuse, un doigt d’humour pour alléger les séquences dramatiques et quelques personnages aux fonctions similaires. Le créateur et showrunner, Jeff Eastin, explique que la série se fonde sur la réalité : des maisons saisies à des dealers sont réutilisées par des agences de lutte contre le trafic de drogue pour placer des agents sous couverture. Eastin a visité ces maisons, interviewé des agents. Qu’on se le dise, le résultat reste quand même très loin de The Wire / Sur Écoute, et respecte la ligne éditoriale d’été de la chaîne : du beau et du chaud.

AH ! LES JOLIES COLONIES DE VACANCES

Au départ, Graceland se présente comme un procedural feuilletonant, entendez par là une série dans laquelle à chaque épisode on nous raconte “l’affaire de la semaine”, et une histoire-cadre qui se développe sur l’ensemble des épisodes. Au fur et à mesure des épisodes de cette première saison, l’aspect procedural disparaît au profit de l’histoire globale. Au même titre, le cast évolue dès les premiers épisodes : l’agent Lauren Kincaid (la beauté froide Scottie Thomson) au cœur des intrigues au début de la série disparaît au bout de 3 épisodes. En réalité, on sent que Graceland est une série qui se construit au fur et à mesure de son tournage. Le groupe pléthorique de personnages présenté dans le pilote (7 résidents à Graceland auquels on ajoute un agent de liaison) se réduit pour ne tourner qu’autour du trio Paul Briggs (Daniel Sunjata) – Mike Warren (Aaron Tveit) – Charlie Lopez (Vanessa Ferlito) et une unique enquête sous couverture. Les autres personnages ne disparaissent pas tous complètement, mais prennent bel et bien le statut de faire-valoir.

Graceland 2

Dans le même ordre d’idée la construction visuelle évolue au fil des épisodes. Par exemple, dans les premiers épisodes les transitions entre les différentes scènes sont très marquées par des plans de coupe constitués d’images surexposées accentués par une musique caractéristique. Ce gimmick est au départ une volonté claire de créer une identité visuelle à la série. Pourtant au fur et à mesure des premiers épisodes, le gimmick s’atténue au profit d’une construction visuelle moins artificielle.

SOUS INFLUENCE

Quand on regarde Graceland on ne peut s’empêcher de penser aux grands prédécesseurs qui ont, sans nul doute, influencé la série. Miami Vice / Deux flics à Miami en premier lieu, pour le thème, bien sûr, mais aussi pour la tentative d’imprimer un style visuel au show (tentative ratée). On pense aussi à The Wire / Sur Écoute pour la construction des scènes sous couverture. Enfin, on ne peut s’empêcher de penser également à Point Break, le surf ayant également une présence “philosophique” dans le show.

Évidemment, on est sur USA Network – La chaîne de Covert Affairs, White Collar / FBI Agents très spéciaux, ou encore Suits -, et il y a un cahier des charges à respecter. Dès lors, on se retrouve devant une série qui, au départ, n’a rien de très original, si ce n’est le casting qui fait parfaitement le job. On est devant du connu, de l’ultra connu même, et les premiers épisodes, encore tâtonnants dans le style et la forme, accentuent même le coté “générique” de la série. Pourtant, au fur et à mesure de la saison, les personnages se développent, les intriguent se concentrent pour n’en préserver qu’une seule, et l’ensemble commence à prendre la tournure d’un cop show d’été plutôt honorable.

Graceland 3

Au final, Graceland est une série qui est loin de révolutionner le genre, mais grâce à un niveau d’audience honorable pour le câble (autours de 2,4 millions de téléspectateurs par épisode) pourrait avoir le temps de développer une intrigue qui devient de plus en plus intéressante au fil des épisodes.

Crédits: © USA Network Inc