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Un Commentaire

Pilote d’essai: Power (Starz)

Pilote d’essai: Power (Starz)
Christophe Brico

La review

Pilote
5
Scénario
4
Casting
6
5

Une détente entre deux plages

Le 7 juin dernier a débuté la nouvelle série de Starz, Power, vendue sur le seul nom de son producteur : Curtis Jackson, mieux connu sous le nom de 50 cents. Pourtant, si le rappeur célèbre sert d’inspiration au personnage central du show, ce dernier est créé et showrunné par Courtney Kemp Agboh, loin d’être débutante en télévision. Entre musique hip-hop, R’nB, fringues de marque et nightlife New-Yorkaise, Power repeint un peu la mafia story.

Hustler

Le pilote s’ouvre sur des images miroir en noir et blanc, musique R’nB/Hip-Hop de 50 cent (Big Rich Town). Ça fait un peu penser à un clip de rap des années 90, mais l’exécution est bonne et nous plonge dans l’ambiance du show.

Power raconte l’histoire de James “Ghost” St. Patrick (Omari Hardwick), boss d’un réseau de trafic de drogue qui cherche la rédemption. Patron d’un nightclub tendance de New-York, le “Truth”, marié, père de famille, il contrôle son réseau de distribution de drogue avec son ami d’enfance Tommy Egan (Joseph Sikora). Ce dernier et sa femme, Tasha (Naturi Naughton) essaient de garder Ghost dans sa vie de crime alors que notre héros, lui, veut utiliser le club pour vivre dans la légalité. Alors que le business de drogue est attaqué et fragilise Ghost, il rencontre son amour de lycée, Angela Valdes (Lela Loren), qui se trouve être assistante du procureur, en charge d’une équipe de lutte contre la drogue, et va s’intéresser à celui de Ghost.

Vous l’aurez compris, Power ne brille pas par son originalité. Un peu de The Wire, deux doigts des Soprano, mais sans le portrait réaliste du premier ou le l’interprétation subtile du héros pour le second. Quelques recettes de Soap, mais sans aller jusqu’à l’invraisemblable qui fait souvent partie du plaisir (coupable) de les suivre.

Malgré le déjà vu de l’histoire, le pilote se laisse pourtant suivre avec plaisir. Il n’y a pas de surprise, mais l’ensemble est construit de manière assez équilibrée, enchaînant les ambiances de luxe ostensible, de musique forte, avec des moments de violence ou quelques scènes intimes. La partie la plus faible est sans doute dans les séquences familiales, qui emprunte des clichés tout droit issus du Cosby Show ou du Prince de Bel-Air. Même s’il le pilote semble construit comme la tentative de trouver la meilleure recette, la meilleure combinaison de ce qui a marché ailleurs, ce qui en sort est bien construit et surtout très bien foutu.

Get rich or die tryin’

Au coeur de ce show, il y a sa créatrice et productrice exécutive : Courtney Kemp Agboh. Ayant déjà travaillé sur de nombreux shows (HappyTown, Hawaï5-0), elle est surtout connue pour son travail sur The Good Wife. On ne peut s’empêcher de penser au personnage de Lemond Bishop comme autre inspiration du Ghost de Power. Mais surtout, on retrouve ici cette capacité à dépeindre des personnages négatifs comme des héros d’un drame familial. C’est sans doute sur ce point que la série tente de se construire. Au fond, Power, c’est la tentative de venir chercher un spectateur qui n’irait pas normalement voir un show de gangsters en proposant un environnement léché et confortable, référencé.

Ce portrait ne serait pas complet sans citer le travail d’Anthony Hemingway, qui réalise ce pilote. Là encore ce n’est pas un débutant. Ayant commencé comme assistant réalisateur sur Oz et The Wire, il imprime une certaine élégance dans la fabrication de cette première heure. Il nous offre quelques séquences plutôt bien troussée comme la séquence d’ouverture qui pose les codes de la série sans dévoiler le visage des personnages.

Enfin, rappelons que la série passe sur Starz, ce qui garantie la dose de sexe et de violence au spectateur, et surtout de dialogues à base de “Fuck” et “Motherfucker”. Et aussi que 50 cents aura un second role dans le show.

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Prévue pour 8 épisodes en première saison et déjà renouvelée pour 10 épisodes supplémentaires à la saison prochaine, Power est un cocktail sans surprises mais efficace, avec du potentiel si la série trouve son ton. Comme cela arrive de plus en plus souvent (BlackSails/Crossbones), un projet comparable arrive à la rentrée sur Fox, Empire. La tendance du show hip-hop doit sans doute être une idée à suivre, en tout cas c’est ce que semblent penser les studios.

Crédits: Starz