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Un Commentaire

Pilote d’essai: The strain (FX)

Pilote d’essai: The strain (FX)
Christophe Brico

La review

LE PILOTE
9
LE SCENARIO
8
LE CASTING
8
8.3

"Sang pour sang"

Diffusée depuis le 13 juillet sur FX, The Strain est la première incursion de Guillermo del Toro à la télévision. Le réalisateur de Hellboy, Pacific Rim, mais surtout ici Chronos et Blade II, nous offre l’adaptation d’un projet qu’il porte depuis longtemps. Co-auteur des romans dont la série est adaptée (qui se voulaient être une série à la base) avec Chuck Hogan, le couple est également co-créateur du show et producteurs exécutifs avec Carlton Cuse, célèbre pour son travail sur Lost, et actuellement showrunner de Bates Motel. Première prise de sang sur cette histoire de vampires.

Aux Frontières de l’Aube

Un avion atterrit à l’aéroport JFK (New-York). Il s’arrête mystérieusement sur la voie de garage, toutes lumières éteintes et sans signe de vie. Le Docteur Ephraïm Goodweather, du CDC, et son équipe sont appelés sur le site et premiers à pénétrer dans l’avion. 236 des 240 passagers et membres d’équipages sont morts. Dans le même temps, on suit parallèlement l’histoire d’Abraham Setrakian, antiquaire/prêteur sur gages, et de Eldritch Palmer un mystérieux millionnaire qui a l’air de savoir ce qui se passe. Alors que les scientifiques commencent à enquêter, les forces du mal se réveillent… et ont faim !

Un pilote de 60 minutes, racontant une histoire de vampires, et réalisé par Guillermo del Toro, c’est royal ! Et il faut bien l’admettre, The Strain se regarde avec le même plaisir qu’un de ses films. C’est sans doute la première question que pose la série, car en effet, tous les épisodes ne pourront pas être des films d’une heure de Guillermo del Toro. C’est probablement le plus gros point d’interrogation à l’issue de ce pilote, parce que pour le reste, c’est du tout bon !

Commençons par le cast. Corey Stoll (que l’on avait découvert dans House of Cards), fait un job impeccable dans le rôle du Dr. Goodweather. On sent le héros potentiel sans que ça ne soit démontré à aucun moment. Mention spéciale à David Bradley (vous vous souvenez, le concierge de Poudlard dans Harry Potter), ici Abraham Setrakian, qui campe un personnage immédiatement iconique, et performance attendue mais réussie de Sean Astin, ici le jeune assistant de Goodweather.

Le pilote oscille entre des scènes tournées de manière assez naturaliste, dans un environnement “clinique” (comme l’intérieur de l’avion, les recherches de la CDC, mais aussi les scènes de rues dans ces quartiers du Queens ou les appartements de Palmer.), d’autres mises en scène beaucoup plus “gothiques” (le magasin et l’arrière boutique de Setrakian, le hangar où est entreposée la boîte.), et enfin quelques moments d’horreur un peu gore (un tout tout petit peu…), mais tournées comme del Toro sait le faire, avec cette capacité à montrer juste ce qu’il faut, mais pas trop, sans brutaliser le téléspectateur. Et ça, c’est franchement réussi.

Génération perdue

La grande force de The Strain tout au long de ce pilote, est de jouer avec le fait que c’est une histoire de vampires, la plupart des spectateurs savent que c’est une histoire de vampires, et pourtant on passe notre temps à entrer et sortir des poncifs du mythe tel qu’on le connait. Surtout de nos jours, où le vampire est la créature surnaturelle la plus incarnée à la télévision (il semble que l’ange devienne tendance, mais rien n’est sûr…). Et c’est de toute évidence avec une vision très “traditionnelle” du vampire que l’on nous attend, en tout cas dans toutes ces expressions qui suscitent la peur et l’horreur.

C’est sans doute sur ce point précis que The Strain se démarque. Fondamentalement série horrifique, le show nous dépeint des créatures qui font peur, qui n’ont rien de romantique et provoquent la répulsion. En cela, The Strain est pratiquement une tentative de raconter une histoire gothique moderne, si tant est que cela soit possible.

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Au-delà de ce principe, l’autre grand principe de l’horreur contemporaine est mis en jeu : la contamination. Et si le principe peut sembler opportuniste, force est d’avouer que la contamination fait partie de l’essence même du vampire. Il transforme des humains en créatures de la nuit.

Petite insertion subjective : ce pilote fait beaucoup penser à celui d’une autre série, Fringe, dont l’ambiance au démarrage était très similaire. Ici on peut certainement compter sur le travail de Carlton Cuse pour tenir le show. Au rang des promesses, John Landgraff, Président de FX qui diffuse la série a confirmé que le show consisterait en “39 à 65 épisodes, ni plus , ni moins” (3 à 5 saisons) et d’ajouter “Et si une série pouvait avoir juste la bonne longueur pour l’histoire ?”. L’avenir nous le confirmera. En attendant, The Strain est définitivement une série qui vaut le coup d’oeil.

Crédits: FX